Même si en France, juridiquement le terme n’est pas reconnu, le féminicide est un réel fléau.
C’est pourtant une femme qui tombe sous les coups de son conjoint ou de son ex-compagnon tous les deux jours et demi. Le bilan est très lourd.
Les associations et les collectifs féministes demandent que le féminicide figure dans le code pénal.
Féminicide : le mot tabou
Même si le phénomène date de la nuit des temps, ce n’est que depuis peu qu’il apparaît dans le débat public. Il faudra attendre 2015 pour le voir apparaître dans « Le petit Robert ».
Malgré cela, personne n’en parle si ce n’est de manière détournée.
Au XIXème siècle, on parlait de « fémicide« . A l’époque, il s’agit surtout de lapidation ou de crime d’honneur. Il était possible de punir sa femme de façon radicale pour la simple raison qu’elle n’avait pas été la femme que l’on attendait d’elle. Qu’elle n’avait pas su appliquer les valeurs sexistes qu’on lui avait pourtant enseigné.
Aujourd’hui la pratique persiste à travers le monde et malheureusement de façon plus banalisée.
Les médias minimisent les violences faites aux femmes comme s’il ne s’agissait que de faits divers ou de crimes passionnels. Les journaux sont même devenus experts en matières de jeu de mots lourdingues et sexistes.
Sophie Gourion, militante parisienne, traque tous leurs impairs et les épingle intelligemment sur son Tumblr.
Un taux record
Pourtant ce n’est qu’en 2018 que l’on voit apparaître le mot « féminicide » dans les médias et dans les rues. Malheureusement avec cette avancée, le nombre de femmes tuées sous les coups et les violences inouïes de leur conjoint ou ex-conjoint a également fort augmenté. En 2019, 148 femmes ont été assassiné.
Voici quelques chiffres:
- Au moins 77 d’entre elles étaient des mères et 4 étaient enceintes. 3 ont sauvagement été tuées avec leur fille.
- Ces femmes assassinées laissent derrière elles près de 171 orphelins. Parmi eux, c’est au total 19 enfants qui ont été témoins des meurtres et 6 ont découvert le corps.
- Alors qu’elles pensaient y être sécurité, ce sont 115 femmes qui ont été abattues chez elles, quand 31 ont été assassiné en dehors du domicile (rue, lieu de travail, parking..) et 2 dans un lieu inconnu.
- En 2019, 64 de ces femmes étaient dans un contexte de séparation et/ou de violences régulières.
- Parmi les assassins, 44 se sont suicidés et 19 des tueurs ont tenté de se suicider.
- 13 femmes ont tué leur conjoint ou ex-conjoint, 1 femme s’est suicidée ensuite.
- 4 hommes ont tué leur compagnon et 1 femme a été tuée par sa compagne.
Des affiches et des crimes
Bien qu’une réelle prise de conscience s’est opérée cette année, le combat est bien loin d’être gagné. Rien qu’en décembre 2019 c’est tout de même 10 femmes qui ont été assassinées.
Nous on aime les artistes féministes engagées à l’instar de Zoë Buckmam, mais parlons plutôt de l’artiste Marguerite Stern, qui a pris cette cause à bras le corps. Ex femen, en a ainsi fait son cheval de bataille et ses affiches collées dans toutes les rues de Paris nous empêche constamment d’oublier.
3919: Numéro d’urgence pour les femmes victimes. Sera dorénavant ouvert 24 heures sur 24.