La « rosification » ? Mais qu’est-ce que c’est ?
La « Rosification » communément appelé le « stéréotype de genres » par la chercheuse germano-britannique Stevie Schmeidel est une idée reçue visant à penser que les hommes et les femmes naissent avec des aptitudes et des capacités différentes.
Cette certitude bien ancrée dans l’inconscient collectif nous a fermé les portes de la boxe anglaise pendant bien longtemps.
Rose pour les filles, bleu pour les garçons
Les filles en rose et les garçons en bleu. Rien de bien nouveau.
Avant tout, intéressons nous à cet étiquetage hautement symbolique. Effectivement, nous sommes face à des clichés faisant des ravages parmi les deux sexes.
Les schémas de genre contribuent à modeler des comportements jugés innés, mais qui constituent autant de normes sociales pour les tout-petits, puis pour les adultes qu’ils vont devenir.
Ainsi, le rose est devenu la couleur des filles par excellence. Et par la force des choses, également la couleur la plus « cucul » de la palette.
Ne serait-ce que dans l’univers du jouet où la distinction est flagrante et dessert davantage les filles.
Sorte de prophétie réalisatrice où les filles sont assignées à des tâches domestiques tandis que les garçons sont ouverts à la sphère publique. Voilà le résultat de la rosification.
Visiblement, on attend simplement d’une femme qu’elle soit jolie, qu’elle sache s’occuper de son intérieur et de sa progéniture pendant que son mari le détective, policier, chercheur ou encore scientifique vivra de folles aventures en dehors de leur foyer.
On nous berce depuis l’enfance de ce schéma patriarcal. Il suffit de regarder dans les rayons où dînette, poupon, fer à repasser en rose rutilant se font concurrence.
Honte d’être une femme
Aujourd’hui plus personne que ce soit homme ou femmes confondus n’est plus étonné ni même outré d’entendre: « les hommes sont meilleurs en maths, les hommes sont bagarreurs alors que les femmes ne savent pas conduire, les femmes ne savent pas courir, et ont encore moins le sens de l’orientation ».
Je me demande à quel moment est-ce devenu une insulte d’être une femme?
Piqûre de rappelle avec la publicité « Always ».
Déjà 5 ans qu’elle a été médiatisée et pourtant. Reconnaissons-le cette campagne est plus que jamais d’actualité.
Avec ce spot, Always nous rappelle à l’ordre. Nous fait culpabiliser de nous être rabaissées en tant que femmes entraînant avec nous les futures générations.
Celle qui n’a jamais dit au moins une fois dans sa vie: » je suis vraiment nulle à ça, je suis une vraie fille »; lève le doigt.
Aujourd’hui plus que jamais il est nécessaire que nos filles ne grandissent pas dans un monde où dès le départ les cartes seraient déjà tirées et les dés déjà pipés.
Un monde où il serait normal pour elles qu’elles soient et se sentent inférieures à la gente masculine.
Vers un avenir non genré
Il est d’utilité publique de revoir les principaux fondements.
A l’inverse de Kinder qui avait fait polémique en 2012 avec la sortie d’un Kinder Surprise pour les filles, Mattel en 2019 a lancé « Creatable World ». Il s’agit d’une gamme de poupées non genrées. Une réelle révolution qui s’oppose à la standardisation de la femme et au stéréotype sexiste longtemps imposé.
Inverser complètement la tendance est pour l’heure utopique quand on sait que ce genre de jouets est bien plus coûteux que les autres. Mais le gouvernement a signé une charte pour lutter contre le sexisme ce qui laisse supposer que les rayons vont prochainement se diversifier.
A nous également de véhiculer des valeurs différentes et offrir des gants de boxe à toutes les petites filles qui nous entoure !